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Le « parler vrai »

    Il y a des vérités objectives difficiles à dire à une personne accompagnée, mais qui sont très nécessaires : comment faire ?

    il s’agit pour un adulte, un parent de ne pas cacher des faits qui sont parfois difficiles à entendre pour l’enfant et aussi à dire pour l’adulte : mort d’un proche, parent en prison, maladie de l’enfant, enfant adopté etc. Pour F. Dolto, il faut considérer la personne, même handicapée, même très jeune (un bébé), comme ayant besoin de vérité, faute de quoi elle développe des signes de malêtre : s’agissant par exemple du décès d’un camarade, si on ne dit pas la vérité, « ces enfants se dévitalisent lentement parce qu’ils n’ont pas les mots pour dire où est leur chagrin » (p. 84) « Que dire devant eux ? » Dire ce qu’on peut dire, c’est tout. »

    Dolto précise que si l’adulte a trop de mal à en parler à l’enfant, il peut le lui dire : « Cela me fait trop de peine, parles-en à d’autres personnes, tu as tout à fait raison de chercher » : il s’agit de « justifier » le désir de savoir, en exprimant nos limites personnelles. (cf. message-je)

    Pour nous intervenants, on aidera le parent à dire ces choses sans se substituer à lui. Dans notre travail, on peut être nous aussi amenés à énoncer à l’usager la vérité sur quelque chose qui le concerne, même si c’est douloureux : départ de l’institution, maladie, décès d’un autre usager ou d’un collègue… etc. Bien entendu, il ne s’agit pas de tout dire, mais seulement ce qui peut impacter la vie de la personne. (il y a des choses qui ne la regardent pas, et on peut le lui dire !)

    REFERENCES : François Dolto, Tout est langage, Folio Essais p. 82 et suiv.