Chaque personne, quels que soient son âge, sa culture, son handicap etc., a des centres d’intérêt particuliers dans sa vie : des goûts, des passions qui lui sont propres, parfois en lien avec des compétences particulières.
Il s’agit pour l’éducateur de chercher quels sont ces « points forts », pour les reconnaître et les activer chez la personne, car ils ne sont pas toujours visibles, ils peuvent paraître dérisoires, ou sont cachés par de faux intérêts ; ces passions profondes sont ce qui est vivant en elle : ce sont donc des points de départ pour des projets, pour partager quelque chose, ou simplement pour permettre à quelqu’un de retrouver du plaisir. (on parle parfois également de centres d’intérêt de groupe, liés à un âge, un milieu…). On peut considérer qu’un autiste qui est agite les mains devant ses yeux a pour centre d’intérêt les jeux de mouvement et de lumière, de même un bébé. Il s’agit donc de les rejoindre là où ils sont, de reprendre quelque chose de ces intérêts d’apparence dérisoire voire parasite (stéréotypies), de partager et d’enrichir ces petites passions, supports de relation.
Les centres d’intérêt ont été mis en avant comme vitaux pour l’enfant par plusieurs grands pédagogues : Decroly, Freinet, Dewey
RECITS : Jimmy se répare, Samia, qu’est-ce que tu sais faire de bien ?, Bienvenue Sophia, « Ma vie, c’est comme le ping-pong »
REFERENCES : « La leçon de lecture commence, et tandis que la baguette du maître désigne les syllabes sur le tableau mural, Joseph, les yeux tournés vers la fenêtre, continue à veiller sur sa petite chenille (…) La chenille de Joseph n’est qu’un fait parmi des centaines de fait qui démontrent à Freinet la nécessité de prendre en compte l’intérêt de l’enfant et d’intégrer cet intérêt dans l’enseignement. » Elise Freinet, Naissance d’une pédagogie populaire, p. 20-7
« Connaître mieux la personne, c’est le premier objectif. » « La recherche des centres d’intérêt est parfois un impératif. Mais pour tirer le fil, il ne suffit pas de le voir, il faut y croire et parfois payer de sa personne. » « Il ne faut pas banaliser un intérêt, même s’il nous paraît dérisoire ». « Il s’agit de faire le détour par ce qui est vivant chez l’autre, en préalable à tout projet formel. » François Hébert, Chemins de l’éducatif, p. 362 à 365
« Ces intérêts sont relativement incultes, instables, transitoires. Pourtant, ils représentent tout ce qui est important pour l’enfant ; ils sont les seules puissances auxquelles l’éducateur puisse s’adresser ; ils sont les points de départ, ce qu’il y a chez l’enfant d’actif, d’initiateur. (…) La signification de l’intérêt réside dans ce à quoi il tend, dans les nouvelles expériences qu’il rend possibles, dans les pouvoirs nouveaux qu’il crée. » John Dewey, L’école et l’enfant, in J. Houssaye, Quinze pédagogues, p. 130