Choisir le décor fait partie de notre travail. Aménager les espaces, mais surtout choisir le dehors relativement au milieu où la personne tourne en rond
Les « circonstances » désignent le décor physique, les lieux où vit la personne : son domicile, son quartier, le bureau où elle est reçue, les murs de l’institution… ; c’est donc aussi le contexte humain, social, qui différe à chaque fois. « L’éducateur est un créateur de circonstances », dit Deligny. Selon les « circonstances », la personne dont on s’occupe ne se montre pas de la même façon. Il s’agit donc de trouver/créer les « circonstances » favorables à ce que la personne puisse abandonner ses comportements négatifs, et développer des virtualités qui étaient endormies ailleurs : une milieu neuf, riche en « occasions » nouvelles dont la personne peut se saisir pour évoluer.
EXEMPLES
Tel adolescent provocateur dans les murs de l’institution se montre tout autre lors d’un accompagnement en voiture. Il parle de lui, mieux qu’en entretien dans un bureau !
Ce parent totalement passif lors d’une visite médiatisée, se montre très pertinent avec son enfant quand on va au parc…
Ce groupe de jeunes handicapés se montre bien peu « handicapé » quand on va dans un restaurant « classe »
RECITS : Bienvenue Sophia (l’éducateur accueille Sophia dehors à son retour de fugue) ;
« Changement de décor » (Petites histoires de grands moments éducatifs, p. ) : l’éducatrice, Corinne, instaure un soutien scolaire « nomade », dans les escaliers, dans le jardin… ; « Les caïds à la ferme », Le Fil du Récit n°5 : quand nos petits « caïds » de banlieue se métamorphose : ils se prennent de passion pour les travaux de la ferme !…
REFERENCES :
Deligny (Fernand) : Graine de crapules ; Les vagabonds efficaces (Dunod)
« Priver [quelqu’un] de ses circonstances habituelles de vie, c’est le priver de son caractère habituel. (…) Si c’est une prison, on les verra prisonniers. Si c’est un laboratoire, on les verra cobayes ». Fernand Deligny, Les vagabonds efficaces, p. 148 (Dunod)
« Elève des truites en eau trouble, elles prendront le goût de vase. Elève des grenouilles en eau claire, elles prendront le goût de truite. » F. Deligny, Graine de crapule, p. 30 (Dunod)